En ce XXIe siècle envisagé comme spirituel, Tetar Max choisit le chuchotement des signes pour conter l’histoire des civilisations… une aventure commencée il y a quelques millénaires…
Du fin fond des âges, la mythologie et les sagas des dieux nous apprennent que ceux-ci chargèrent l’homme, « leur serviteur », de transmettre la bonne parole de par le monde en devenant « leur messager ». Quelque tablette d’argile rehaussée de pictogrammes comblera dans un premier temps leur ambition.
C’est donc à une balade improvisée et intemporelle que Tetar nous convie par ses fresques murales, naviguant des écritures ancestrales aux glyphes et graphismes contemporains.
Cette croisière spatio-temporelle multiplie les escales. Pour n’en citer que quelques-unes : la Mésopotamie et ses logogrammes cunéiformes, l’Egypte et ses figuratives hiéroglyphes, en passant par la Scandinavie et la magie des caractères runiques, ou l’Australie et les rêves chamaniques aborigènes et encore le Brésil, plus particulièrement São Paulo et ses favelistiques pixadores…
Tout voyage est propice à de fortuites rencontres avec de sympathiques et novateurs compagnons, parmi lesquels l’activiste américain Keith Haring et ses « picture stories », l’iconoclaste Ernest T. et ses archives « chapelières » du Voinic (faisant écho à un mystérieux et indéchiffrable manuscrit du XVe siècle), l’infatigable maître du temps Roman Opalka ou encore l’historique nouveau-réaliste Jacques Villeglé et son « alphabet politique ».
De cette surnaturelle aventure, Tetar Max engendre une alfabetic fantasy où passé et futur déboussolés trouvent un langoureux refuge dans le présent.
J.-L. Hinsinger
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