Primitif moderne, Bault produit un univers peuplé de créatures chimériques où animaux, humains, machines et végétaux s’épousent et se mélangent dans des noces de couleurs saturées.
Chaque création est un espace de métissage technique et plastique né d’une peinture de l’urgence, en écriture automatique.
Ses oeuvres murales mêlent le plus souvent acrylique et spray : le premier état ressemble à un ensemble abstrait avant que, d’un trait craché n’apparaisse, dans son évidence, la figure.
Célébrant la peinture rupestre, ces créatures magiques questionnent le subconscient de notre époque en mutation.
Ses productions d’atelier témoignent de la même urgence. Toile, bois, papier permettent une grande déclinaison d’approches et une grande variété de techniques : une forme de figuration libre « dans le vent de l’art brut » (Dubuffet) est en mouvement.
Profusion de fétiches, de grigris, de masques nourrissent ce monde, le créolisant. Clous, ficelles, vaisselle brisée s’agrègent à cette grammaire de l’hybridation, dont le projet est un tri sélectif dans la masse du signifiant. Une peinture qui tend à l’objet, souvent tridimensionnelle, au langage brutal en relation avec le support, qui dialogue avec les Arts Premiers. |