Né en 1973,
Ender a vécu 25 ans dans le quartier de Belleville à
Paris (haut-lieu du street art parisien dans les années 80),
des murs qui marqueront le petit garçon qu'il était.
Il est comédien professionnel depuis une vingtaine d'années.
Le plus souvent, ses interventions dans les rues, sont des pochoirs
réalisés préalablement sur papier et collés
sur les murs. Le choix du collage plutôt que de la peinture
directe sur le mur provient d'une double nécessité.
D'une part, ses pochoirs sont composés de 3 à 6 layers
(matrices utilisées pour chaque couleur, et peintes en couches
successives), la mise en œuvre, longue, est donc peu compatible
avec le travail dans la rue sans autorisation…
D'autre part, les œuvres sur papier ont vocation à exister
sur le mur de manière extrêmement éphémère,
l'objectif est de surprendre le passant-spectateur, de le faire
sourire devant l'apparition soudaine, au matin, d'un pochoir sur
le mur. Sa disparition, parfois rapide, parfois moins, due aux services
de nettoyage de la ville, aux « collectionneurs », aux
intempéries, à l'action du temps qui irrémédiablement
effacera le pochoir, cette disparition, donc, est partie intégrante
de l'œuvre, et du support utilisé.
« Mes interventions dans la rue ne
sont pas si éloignées de mon activité de comédien,
mes pochoirs sont mes personnages, la rue, le théâtre.
Le tout est de mettre en scène, de faire correspondre les
deux pour que le mur donne du sens aux pochoirs, le pochoir du sens
au mur. Une fois le collage réalisé il vivra sa courte
vie, il devient la propriété des passants qui poseront
ou pas le regard sur lui. Avant d'être arraché, tagué,
volé parfois, ou nettoyé, j'espère qu'il aura
étonné et donné un sourire à ceux qui
auront eu la gentillesse de la regarder. »
Les thèmes des œuvres d'Ender sont multiples
:
Les Mariolles représentent des enfants (préalablement
photographiés par l'artiste) tirant la langue. Espiègles
et narquois, ils interrogent le spectateur sur sa propre part d'enfance,
sur cette insouciance perdue…
Les Gargouilles ou plutôt les chimères, pendant historico-fantastique
des Mariolles, boudeuses, rêveuses, endormies, hilares...
les démons aussi sont en proie à des sentiments contrastés...
Les réinterprétions d'œuvres classiques : autoportrait
en Persée brandissant la tête de Méduse, Artémis
à l'arc d'or, la bataille de Cascina, les portraits de De
Vinci, Michelange, Le Caravage, Rodin, Chopin... comme autant d'hommages
aux artistes qu'il affectionne.
Les Anges : Anges déçus, déchus... terriblement
modernes dans leurs sweat à capuche, ils nous contemplent,
nous interrogent sur nos propres faiblesses, forces...
De même que dans la rue, où œuvre
et support interagissent, son travail en atelier suit le même
processus. Les œuvres récentes sur bois font participer
le spectateur, il doit se positionner précisément
afin de découvrir l'image reconstituée. Ainsi, pochoir,
support et spectateur se retrouvent liés. |
Arnaud Boisramé
Né à Tours en 1967, il vit et travaille
à Vincennes depuis 1990. Il s’intéresse très
tôt à la peinture et fera trois années à
l’Institut d’Arts visuels d’Orléans. Arnaud
Boisramé, peint des corps, des têtes, des visages,
des expressions, des regards... en petit, en grand, sur papier,
sur bois, sur toile... A la recherche de l'expression exacte, figée
dans le temps, instantané de la mémoire, ses humains
deviennent des icônes, ils nous regardent avec intensité,
nous interrogent...
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